Maelström Excrémentiel

Catherine Gil Alcala

Poème érotique
Mise en scène et interprétation de Catherine Gil Alcala

J’ai voulu écrire un récit érotique onirique.
Et cela a pris la forme d’un long poème comme une bouffée délirante, un poème éternel tragi-comique, avec des images sonores comme un tableau de Jérôme Bosch mis en mots.
On croit s’éveiller sans cesse, mais le rêve ouvre sur un autre rêve, c’est un rêve de réveil.
La réalité glisse inexorablement,… paysages hallucinés de la jouissance dans ses débordements, ses accumulations de formes, ses intrications fantasmatiques de perversion et d’amour, de grossièreté et d’illumination, « joailleries d’insanités », « obscénités absconses »…
La brume des allitérations flotte au dessus de l’abject, l’objet « a » du désir dans sa régression la plus lointaine, excrémentielle…

On m’a fait remarquer que lorsqu’on entend « maelström », qui signifie tourbillon, on entend presque « maestro » qui signifie chef d’orchestre, je ne l’ai pas fait exprès…
Peut-être parce que ça parle du corps en rêve (et du corps du rêve) et que ça parle au corps par la musicalité du poème, des mots tourbillonnants comme une transe, comme une danse des signifiants.

Cette musicalité serait alors le ciment du récit qui ne semble se construire que pour mieux se disloquer, digresser à l’infini dans un pullulement orgiaque hallucinatoire.

 

Ce spectacle était au programme du théâtre Les Déchargeurs (Paris I) en 2010 pour sa première production (co-réalisation Les Déchargeurs / cie Vicky Messica en accord avec la Maison Brûlée),
et a été repris lors du festival d’Avignon off 2013.